Notons que la région de Dosso regorge d’énormes potentialités qui pourront garantir le bien être des femmes et des jeunes filles si elles sont bien exploitées.
Ces potentialités sont des opportunités qu’offrent l’Etat et ses partenaires pour permettre aux jeunes et aux femmes de se former dans des filières professionnelles, à savoir la couture, la coiffure, le make-up et l’agrobusiness.
Cependant, l’existence de telles opportunités ne veut pas dire l’appropriation automatique de la population.
Généralement, tout le monde veut s’inspirer d’un modèle de réussite avant d’embrasser un métier.
C’est pourquoi il est important d’encourager et de rendre hommage à des femmes battantes qui ont tout d’abord œuvré à leur propre autonomisation et ont suscité l’envie d’entreprendre chez d’autres.
Madame Hamidou Kadi Yarou est aujourd’hui citée parmi les femmes leaders de la région de Dosso. Couturière de formation, Kadi Yarou a suivi des cours d’animation communautaire.
Partant de ses propres initiatives qui ont très vite attiré l’attention des projets et programmes, cette dame a regroupé des femmes et des filles couturières au sein de son groupement appelé Liliwal.
Grace à ses activités organisées de façon régulière , à l’occasion de la célébration de la journée de la femme, ou lors des cérémonies de remise de diplômes de fin de formation des apprenantes de la couture, le groupement féminin Liliwal a joué un rôle prépondérant dans la promotion du secteur privé.
Il faut rappeler que cette Association de femmes a vu le jour en 1999 à Dosso à un moment où le secteur privé, notamment le domaine de la couture, ne représentait pas une certitude pour les acteurs.

Certains le prenaient pour un sous métier et d’autres ne croyaient pas à sa rentabilité. Alors, en créant cette association dénommée Liliwal, Kadi Yarou et ses camarades étaient animées d’une seule vision : celle de combattre totalement la délinquance juvénile chez les jeunes filles déscolarisées ou non scolarisées, le mariage des enfants dans cette contrée où la pauvreté régnait impitoyablement au sein des ménages.
Cette vision perceptible a été très vite partagée par bon nombre de femmes couturières qui ont accepté de mener une sensibilisation auprès des parents des jeunes filles déscolarisées et non scolarisées afin de les laisser apprendre le métier de couture.
C’est dire qu’au tout début, l’association Liliwal menait seul ce combat sans aucun appui et malgré les moyens qui faisaient défaut il lui est arrivé d’obtenir des résultats probants.
Ensuite, comme les premiers résultats étaient visibles et que cela ne laisserait pas indiffèrent un éventuel partenaire, l’Association Liliwal a fait appel à l’ONG Doubani qui est une organisation locale œuvrant pour l’autonomisation de la femme et la scolarisation de la fille.
Cette mutualisation des efforts des deux structures a permis de mettre un terme à la délinquance juvénile chez la jeune fille déscolarisée ou non scolarisée.
À travers donc cet objectif, l’association a eu l’idée de créer des ateliers de couture et de recruter des apprenantes sans demander des frais de formation.
Il fallait se faire une idée de l’engouement qui pourrait caractériser le comportement des parents et au-delà la société, par rapport à la formation des filles dans des filières professionnelles comme la couture.
Ce projet a fait ses preuves lorsqu’ une convention de partenariat a été signée avec le programme Allemand GIZ dans le cadre d’un renforcement de capacités techniques des membres de l’Association Liliwal.
Cette formation a duré deux ans au cours desquels le groupement féminin a été bien outillé par rapport aux engagements prévus dans ses démarches , par rapport à l’analyse organisationnelle, à la vie associative, à la création et la gestion des entreprises et le canevas de travail qui englobe 5 actions et tout ce qui concerne le développement de la femme , mais aussi comment éviter la discrimination au niveau des organisations féminines.
Après cette formation de GIZ, l’Association Liliwal s’est trouvée capable de travailler en partenariat avec la direction régionale de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant, la direction régionale de la population et l’ONG PLAN NIGER INTERNATIONAL, a noté Kadi Yarou.
Il faut noter que ces partenaires stratégiques de l’Association Liliwal ont permis une bonne orientation des activités de ces femmes couturières de la région et surtout leur autonomisation financière , renchérit-elle.
A travers les différentes actions qu’elles mènent pour permettre aux jeunes filles d’avoir une formation de deux ans en couture, tricotage, corsage etc., Kadi Yarou et ses camarades font aussi le plaidoyer à l’endroit de la direction régionale de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant et auprès de l’ONG PLAN NIGER INTERNATIONAL pour permettre à ces apprenantes en fin de formation de trouver un appui en matériels et équipements nécessaires, car elles doivent se mettre à leurs propre compte.
C’est dire que l’Association Liliwal a contribué significativement à la promotion du métier de la couture, l’entreprenariat féminin et surtout l’autonomisation financière des femmes couturières de la région.
Parce que la couture, entant que métier, permet à ces femmes de subvenir à leurs propres besoins l’Association Liliwal enregistre toujours des nouvelles adhésions. Ainsi pour offrir plus d’opportunités à ses membres, elle a signé une convention de partenariat avec le PRODEC, le FAFPA, L’ONG SWISS CONTACT, en pensant à ajouter d’autres filières telles que : la transformation agroalimentaire, la fabrication des produits cosmétiques.
Puisque cette Association mène à bien toutes ses missions avec des résultats reluisants qu’elle brandit, elle a pensé à diversifier ses activités en insérant la filière de la transformation agroalimentaire.
Maintenant, Nous sommes en train d’orienter les jeunes filles vers les filières industrielles, notamment l’agroalimentaire, cela fait deux ans que des filles âgées de 15 à 30 ans reçoivent une formation dans la transformation des produits et le réseautage pour qu’elles puissent s’auto suffire et être des vrais chefs d’entreprises,
a expliqué la présidente de l’Association Liliwal Pour ce qui des résultats actuels, notons que 50 ateliers DUAL ont été équipés par le projet NIG017 et le Groupement Liliwal compte 150 membres qui sont toutes des cheffes d’ateliers de couture.
Dans chaque atelier, le Groupement installe 10 à 15 filles apprenantes qui recevront leurs diplômes de fin de formation trois ans plus tard.
Issa Moussa